Quelques considérations sur la chasse...

On peut être chasseur ou non chasseur, passionné ou indifférent, voire farouchement contre (ce sont alors souvent des urbains qui se font une idée idyllique de la nature, allant jusqu'à considérer que l'homme y est un intrus), mais il est bon de se rappeler que la chasse est tout de même la plus ancienne activité de l'espèce humaine.
Elle fut, pour l'homme, une nécessité de survie et un moteur d'amélioration intellectuelle et technique (le besoin de communiquer par la parole, la réflexion devant une stratégie de prise à développer, l'intention d'améliorer le pouvoir de prise par des inventions comme le propulseur à sagaie, l'arc, les pièges...).
Notre vocabulaire est riche en termes et expressions empruntés à la chasse (tomber dans ses rets, marcher sur ses brisées...).
Jusqu'au siècle dernier, dans nos contrées, l'apport de venaison dans les demeures rurales les plus modestes était un complément protéique le bienvenu.
Bien souvent, le pratiquant campagnard trouvait aussi dans la chasse un dérivatif à ses préoccupations professionnelles et un loisir, tout en lui permettant de parcourir l'ensemble de ses champs et par là, de surveiller le progrès de ses cultures. Quant à l'urbain, il pouvait se replonger dans un environnement qui lui faisait défaut, tout en y trouvant une occupation saine et sportive.
La raréfaction des espèces chassables ou au contraire la prolifération anarchique de certaines a modifié la donne. Le chasseur, de simple prédateur, est devenu, par nécessité et prise de conscience, un gestionnaire responsable et un acteur incontournable de la biodiversité. Il est en outre, au travers de ses instances locales ou nationales, un modeleur de la nature par ses interventions sur les paysages désolés de l'agriculture industrielle (cultures à gibier, plantations de haies, jachères fleuries, préservation des zones humides, etc.)
Le chasseur n'est pas qu'un participant à une activité ludique, mais aussi un acteur essentiel et nécessaire pour parvenir à un équilibre agro-sylvo-cynégétique pour le profit de tous dont ses détracteurs seraient bien en peine de mettre en oeuvre un début de réalisation.
La venaison, issue de la chasse, est une nourriture saine et délicieuse, que les diététiciens nous recommandent, loin des produits frelatés que l'industrie nous propose.
La chasse est également un moyen d'échange et de cohésion sociale sans distinction de milieu. C'est bien souvent la seule société structurée qui reste dans les villages par le biais des ACCA ou des dianes. Interdire la chasse sur des territoires sanctuarisés comme certaines rumeurs fondées le laissent présager (nos voisins Suisses en font l'amère expérience dans un autre contexte !). Cette possibilité prochaine, outre une atteinte intolérable à la liberté, serait un non-sens sociétal et une démarche contraire à la biodiversité dont certains, bien incapables de distinguer une laitue d'un pissenlit ou une biche d'un chevreuil, voudraient pourtant en être les seuls chantres.
Que vive donc et perdure notre passion : LA CHASSE !
Silviacus.